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dimanche 24 juin 2012

Tribune sur la bioéthique de Mgr D'ornellas


Le Monde de ce 6 avril au soir:

Bioéthique : élaborons une écologie humaine

Les débats parlementaires sur la loi de bioéthique ne sont-ils pas révélateurs d'un affrontement entre le respect de la dignité humaine et le pouvoir de la technique ? L'écologie nous apprend que l'emprise de la technique conduit à des impasses. Les événements du Japon nous appellent à un surcroît d'intelligence, au-delà de la raison technicienne.
Respecter la dignité humaine, qui s'y opposerait ? L'être humain, dès qu'il existe et quel qu'il soit, force le respect en raison même de sa dignité. De déclarations en conventions, nous avons progressé en nous hissant de la dignité sociale à la dignité humaine. Tel est le pilier sur lequel repose notre édifice juridique. Ce progrès incontestable a ouvert des chemins de sagesse marqués par des abolitions qui nous honorent (esclavage, peine de mort), mais aussi par des prises en charge plus attentives (personnes handicapées).
Ce progrès s'est forgé au sein d'une société de plus en plus technicienne, du début à la fin de la vie. Pour la fin, la loi Léonetti a situé la technique à sa juste place et reconnu ses progrès de telle sorte que la dignité humaine soit honorée. Il est sage d'apaiser la souffrance et la douleur de son frère en humanité, de l'accompagner dans sa vulnérabilité pour qu'il vive en paix ses derniers moments sur terre.
Pour le début, quels chemins de sagesse traçons-nous ? Déjà, reconnaissons que les cellules reproductrices ne sont pas des cellules comme les autres. Elles n'ont qu'une finalité : donner la vie à un nouvel être humain. Une réflexion originale sur les gamètes permettrait de les garder hors de la logique du don d'organes, de tissus et de cellules, seulement fait pour guérir. Il en va du respect de la filiation, inhérente à notre dignité.
La fécondation achevée, surgit une nouvelle vie humaine. Ces cellules, totipotentes et pluripotentes, sont fascinantes. Leur développement est autonome, organisé et harmonieux. Elles constituent l'embryon humain.
La formule simpliste "amas de cellules" ne rend pas compte de sa prodigieuse réalité. D'ailleurs, la vérité n'est pas que scientifique. Réfléchissant à l'origine de la vie humaine et à son développement, l'intelligence sait y discerner un être humain dans sa condition embryonnaire, "énigme" sans doute, mais digne de respect.
Aujourd'hui, la science nous permet de l'approcher de près alors que nous l'ignorions quand, jadis, nous affirmions que les êtres humains naissent égaux. La connaissance scientifique élargit notre regard sur la dignité humaine. Du même coup, elle amplifie l'appel au respect. Se fera-t-il entendre face au pouvoir technique ?
Certes, les chercheurs désirent mener une recherche fondamentale pour comprendre le développement embryonnaire. Mais l'embryogenèse précoce ne peut-elle pas être étudiée chez des embryons animaux idoines ? En outre, le savoir scientifique est-il le seul guide de notre vivre-ensemble ? Savoir que la dignité humaine est infiniment respectable nous convie avec bonheur à la responsabilité éthique. C'est d'elle qu'il est question dans le débat au Sénat sur l'interdiction de la recherche utilisant ou détruisant l'embryon humain. En maintenir le principe, comme l'a proposé l'Assemblée nationale, c'est être cohérent avec notre corpus juridique. C'est continuer de progresser en affirmant que la responsabilité éthique ouvre des voies nouvelles de sagesse et de découvertes, plutôt que des impasses.
Ainsi s'élabore avec courage une écologie humaine pour la femme, l'homme et leur enfant. Une telle écologie, fondée sur l'éthique du respect, bannit les risques d'esclavage en maintenant l'interdiction de la gestation pour autrui.
En dialogue l'une avec l'autre, l'intelligence, amie de l'homme, et la foi en Dieu, Père et ami de l'homme, soutiennent d'un même mouvement l'élan juste et persévérant en faveur des progrès scientifiques, pour guérir nos frères malades, ainsi que l'élan audacieux vers une écologie humaine.
Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes, chargé de la bioéthique au sein de la Conférence des évêques de France

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